“Elle nous sauve peut-être la vie, mais elle peut aussi nous la gâcher. Elle nous fait trembler, pleurer, reculer. Elle nous contraint à de multiples renoncements. Elle nous frappe tous. Elle est un handicap pour la moitié d’entre nous. Et elle vole sa liberté à une personne sur dix.

Qui est-elle ?

La peur” Christophe André

La peur fait partie des 6 émotions dominantes, avec la Surprise, la Colère, la Tristesse, la Joie, le Dégoût

Dans le cycle du vivant, le plan émotionnel est en lien avec l’élément EAU. Et si vous l’observez, l’eau est mouvement, elle a besoin de circuler. Et si elle est comprimée à un endroit, elle déborde.

Les émotions ont cette même fonction, elles ont besoin de circuler dans le corps, le cœur, à l’extérieur. Dans le cas inverse, soit elles explosent, soit elles implosent.

Comment vivez-vous vos émotions ? Savez-vous les accueillir, les reconnaître, les exprimer ?
A l’échelle de l’histoire de la conscience de l’humanité, le fait d’encourager à exprimer ses émotions est plutôt récent. Il n’y a pas si longtemps, il était mal vu d’exprimer ses émotions et beaucoup de croyances (ex : “Exprimer ses émotions est un signe de faiblesse”, “Un homme, ça ne pleure pas”….) agissent encore en nous, nous anime consciemment ou inconsciemment, nous conditionnant à agir – malgré nous – si nous ne posons pas notre conscience sur ce sujet.

Mais si personne ne nous montre, ne nous parle et nous explique le fonctionnement des émotions, on se laisse agir par elles ; car quoi qu’il arrive, elles se manifestent d’une manière ou d’une autre ; en conscience ou en inconscience.

Quand la porte de l’émotionnel a été fermée, voire verrouillée, pour certains clients que j’accompagne le système de protection est tel, que la personne s’est coupée de son ressenti. Cela demande alors d’avancer pas à pas avec conscience, courage et douceur pour oser les accueillir, oser les reconnaître et oser les transformer. Oser transmuter ce qui n’a plus de raison d’être, pour s’ouvrir à toute la sagesse, tout l’espace en soi qui ne demande qu’à se déployer ; oser sortir de sa zone de confort et prendre le risque d’aller au-delà de ce que l’on connaît. Apprendre chaque jour à étendre un peu plus sa zone de confort en s’ouvrant à l’inconnu et en apprivoisant ses émotions.

Oui, cela demande de la conscience et du courage car la dynamique intérieure de l’être humain est tellement complexe qu’elle est capable de mettre en place des mécanismes de compensation qui lui permettent de recevoir des bénéfices secondaires auxquels il est facile de s’accrocher… inconsciemment, installant un peu plus notre dépendance à des conditionnements et nous faisant agir de manière programmée en mode pilotage automatique.

Mais à un moment, quelque chose étouffe de l’intérieur, et des maux se manifestent à l’extérieur. Alors un élan de transformation intérieure surgit, avec la volonté d’abandonner tout combat avec soi-même, toute attente, toute l’impuissance dans laquelle on s’est enfermée et qui mobilise beaucoup d’énergie, de fatigue.

Alors, plus vous vous laissez être touché, traversé par une émotion, plus vous l’accueillez, plus vous l’intégrez et plus vous faites circuler l’énergie qui a été bloquée. Et derrière cette énergie bloquée se cache des trésors : de la vitalité, de la santé, de la sagesse, de la joie… votre puissance !

Car derrière toute émotion un message attend d’être délivré pour vous permettre de cheminer en conscience sur votre chemin d’évolution.

La peur existe depuis la nuit des temps

J’avais envie de vous parler de la peur plus particulièrement et de vous amener à questionner votre rapport à la peur, car ce que nous traversons actuellement et maintenant depuis presque 1 an, nous amène aussi individuellement à interroger cette émotion.

Je l’ai déjà exprimé dans des articles et posts, mais ce que nous vivons – au-delà du chaos et des tragédies que cela engendre – permet également de s’interroger, se questionner sur nos modes de production, de consommation et notre rapport au vivant car quand la conscience s’éveille, elle met en lumière des dysfonctionnements et il devient plus compliqué de faire l’autruche.

Dans le vivant, tout est mouvement et au regard de l’histoire, l’humain a besoin de se confronter au chaos en soi et à l’extérieur (la réalité extérieure n’étant qu’une projection de ce qui vit en nous !) pour qu’émerge une autre vision, une autre réalité, et pour que l’harmonie puisse se déployer !!

La peur existe depuis la nuit des temps. L’être humain a eu besoin de se protéger de prédateurs pour assurer sa survie. La peur s’exprime de manière physiologique (on l’a ressent physiquement, d’où des expressions populaires telles que (“Avoir le souffle coupé”, “Avoir le sang qui se glace”, “Trembler comme une feuille”) et elle demande une action.

Notre corps émet un signal de danger afin que l’on puisse passer à l’action : soit fuir, soit se battre, soit être immobilisé.
Ainsi, une explosion d’énergie est mobilisée et elle trouve à s’exprimer à l’extérieur au travers d’une action. Cette mécanique est saine et se manifeste indépendamment de notre conscience.
Cette peur prend racine au niveau du cerveau reptilien qui est un cerveau réflexe sans état d’âme ; comme celui du crocrodile !

Cette peur est donc engrammée dans le logiciel interne de l’être humain…

Sauf, qu’aujourd’hui nous avons la chance de vivre dans un pays où ce besoin physiologique, de sécurité qui se situe au deuxième niveau de la base de la Pyramide de Maslow est normalement satisfait.

Cependant, l’être humain est le seul animal qui a besoin de plusieurs années pour être autonome, ainsi
sa notion de sécurité est donc primordiale et vitale. Et notre sécurité se double d’un besoin vital d’amour.

L’origine de la peur est multiple : expérience vécue, contamination, interdictions, refoulement, inconscient collectif.

La bonne nouvelle est que aujourd’hui, la plupart de nos peurs sont des fausses peurs. Elles sont irrationnelles, dysfonctionnelles et créées par nos pensées en fonction de notre imaginaire et des expériences vécues.

Apprivoiser ses peurs

Et oui, ne pas s’identifier à nos peurs demande un effort. Vouloir grandir demande du courage, car même si ce n’est pas confortable, il est plus facile de tourner sur sa roue, tel le petit hamster enfermé dans sa cage…

Soit nous laissons le mental diriger notre vie, nous le laissons nous manipuler et nous nous laissons manipuler par l’extérieur. Car lorsque nous sommes agit par toute cette mécanique inconsciente, nous ne sommes plus capable de faire preuve de discernement et nous laissons déposséder de notre pouvoir… avec cette croyance que l’autre sait mieux que moi ce qui est juste pour moi !

Soit, nous décidons de voir ce mécanisme – il s’agit d’un choix conscient et responsable – et de reprendre les commandes de notre vie pour de re-devenir un être souverain.

La peur est un problème d’éducation et sa racine se situe dès l’enfance. En mettant de la conscience sur ce phénomène, on le rééduque. Un bébé quand il naît n’a pas de peur, en revanche, il est une éponge à peur (x10). En grandissant, nous sommes alors habités des peurs de nos parents et de la société….et subrepticement, nous nous laissons enfermés dans les mensonges de nos peurs et nous croyons aux belles histoires que nous nous racontons, car beaucoup de nos peurs sont encore inconscientes.

De plus, la peur attire la peur, elle est envahissante et contagieuse. Lorsqu’une ambiance de peur (ou de joie) se crée autour d’un évènement, une énergie se propage, ce qui forme ce que l’on appelle un égrégore.

“La porte de notre prison possède une serrure dont nous détenons la clé : c’est la conscience” André Charbonnier

P.E.U.R = Perception Erronée d’une Réalité

Au fil du temps, comme je le disais, nous avons la chance de ne plus avoir à être confronté à ce type de peur (peur réelle), mais l’être humain a déplacé cette réalité en se donnant d’autres raisons d’avoir peur (peur de manquer, peur d’être malade, peur de la solitude, peur d’être seul, peur d’être rejeté, peur de l’échec, peur de la réussite, peur de ne pas être aimé, etc).

Sauf que cette mécanique a été déviée de son fonctionnement initial. Et face à une peur irrationnelle, une mécanique se déploie en interne qui génère une activation cérébrale générant du stress, de la fatigue, des malaises, des ulcères, de l’immobilisme, un manque de confiance, un auto-sabotage. Le focus n’est plus mis sur le danger de la peur, mais sur l’objet de la peur et au lieu de produire de l’énergie, un effondrement énergétique se manifeste vers l’intérieur générant encore plus de fatigue et encore plus de peur.

Le mental s’est approprié cette peur irrationnelle et il nous maintient dans un état déconnecté de notre être profond. Le bavardage incessant du mental nous raconte de belles histoires quant à ces peurs et si vous tendez un peu l’oreille, vous réalisez que toutes ces peurs ici et maintenant n’existent pas.

La peur n’existe pas au présent, elle se conjugue au futur et se construit au passé. Un événement extérieur déclenche cette peur irrationnelle qui réactive une mémoire négative du passé et qui se projette vers le futur en imaginant 1000 et 1 scénarios catastrophes.

J’ai une cliente qui vit dans une situation confortable, mais qui veut donner davantage de sens à ce qu’elle fait au niveau professionnel. Elle a cette croyance qu’à 40 ans il est difficile de trouver du travail ; du coup, elle focalise sur cette peur que si elle change de travail, elle n’aura pas suffisamment d’argent pour vivre…
et tant qu’elle a focalisé sur cette réalité imaginée par son mental, elle se limitait et écoutait ses peurs donnant vie à cette réalité, dans la mesure où elle n’arrivait pas à faire de choix et en s’inquiétant par rapport à l’argent.
En lâchant prise sur ses peurs et ses croyances, en transformant son état d’esprit, elle a pu s’ouvrir à une autre réalité.

En effet, en transformant notre perception des choses, nous transformons notre vision de la réalité. Nous re-devenons les co-créateur de notre vie.

La peur n’est pas dans la situation observée mais dans la tête de celui qui observe et le mental nous hypnotise et nous tétanise.

Il est intéressant également d’observer qu’il existe différentes intensités et messages de la peur.
Camus disait “Mal nommer les choses ajoute du malheur au monde“.

D’où l’importance de bien nommer ce que vous vivez. Ce que vous ressentez peut être une peur, ou le trac, ou un malaise, ou de l’affolement, ou de l’angoisse, ou de la panique… et cela va avoir une résonnance particulière.

Quoi qu’il en soit, la clé est de redevenir maître de ses pensées. D’où l’importance de devenir l’observateur de ces dernières pour mettre une certaine distance entre soi et ses pensées et arrêter de s’identifier à ce bavardage incessant qui peut nous entraîner loin loin !

Si vous vivez une crise d’angoisse (= “Je subis une peur intense dont l’origine m’est cachée”), buvez dès les premiers ressentis un verre d’eau, puis respirez profondément, et focalisez votre attention sur vos 5 sens : observez 5 choses autour de vous, écoutez 5 choses autour de vous, ressentez 5 choses.

Dans le vivant, il existe de nombreuses lois, dont celle de la polarité. Un côté existe parce que l’autre existe aussi et ils font partis d’un tout ; à l’image du yin et du yang qui co-existent ensemble et qui représentent les deux extrêmes d’un tout. Et de ces deux énergies émergent l’unité et non la dualité qui ne peut entraîner que séparation et souffrance.

Alors, le sujet de la peur devient passionnant, car on découvre que derrière chaque peur consciente se cache bien d’autres choses. Et la polarité de la peur, c’est…. l’envie !

De prendre conscience de ce processus transforme notre regard sur les peurs et nous rend acteur de ce que l’ont vit.
Au lieu de subir une situation dans laquelle on risque de s’enfermer et d’en subir les conséquences, on devient alors co-créateur de notre vie.

Le fait d’apporter un autre éclairage à une réalité permet de focaliser sur une autre réalité et de l’éclairer sous un nouveau jour.

Longtemps j’ai eu peur de montrer mes émotions alors je m’enfermais dans cette réalité que je m’étais construite… puis, chemin faisant, au lieu de les refouler et de me sentir débordée émotionnellement, j’ai commencé à apprivoiser cette peur et à écouter son message qui me disait “J’ai le désir d’être moi-même et de m’aimer telle que je suis”… A partir de ce moment, une autre réalité s’est manifestée et j’ai commencé à déployer mes deux ailes : l’ouverture du cœur et la liberté d’être et d’agir… et à cheminer avec plus de conscience sur mon chemin d’évolution.

Car souvenez-vous : “Ce à quoi je porte mon attention devient ma réalité”.
Quelle réalité choisissez-vous de laisser émerger ? Quelle réalité choisissez-vous de vivre ?

Pour finir, je vous invite à faire la liste de vos peurs. Celle que vous avez depuis que vous êtes tout petit, celles que vous avez réussi à transformer et celles que vous avez aujourd’hui.

Puis, je vous invite à vous poser ces deux questions :

          🏵️  Que se passerait-il si votre peur n’existait pas ?
pour vous amener à focaliser sur le désir

          🏵️  Qu’est-ce que la peur vous empêche de faire ?
pour focaliser sur le gain

Pour finir, cette fois pour de bon :
je vous invite à découvrir cette vidéo : La peur de Mr Ramesh
soyez curieux !!